(Croisic 10.02.1698 - Paris 15.08.1758)
TRAITE
DU NAVIRE, de sa construction, et de ses mouvements. Paris,
Jombert, 1746. In-4°, veau, dos à 5 nerfs, orné, pièce de titre rouge, tranches
rouges. Reliure postérieure.
XL pp. (Titre; Épître à Monseigneur le Comte de Maurepas; Préface; Table des chapitres), 682 pp., 1 f.n.ch. (Extrait des Registres de l'Académie Royale des Sciences et Privilège du Roi) et 12 planches dépliantes hors texte.
Belles vignettes gravées par CHEDEL en en-tête de l'épître dédicatoire et en en-tête des 3 livres qui composent cet ouvrage.
Référence Polak: 1050
Cet ouvrage de Bouguer fut le premier traité important touchant la construction navale qui connut son véritable essor à partir des années 1720. Pierre Bouguer fut le premier savant qui ait fait servir d'une façon importante les mathématiques à la construction et aux manoeuvres des vaisseaux. Cet ouvrage fut aussi le premier qui permit (toujours grâce aux mathématiques) de prévoir la stabilité des vaisseaux en calculant la position du centre de carène, en imaginant la théorie du métacentre et son lieu géométrique, et en recherchant, par des déplacements de poids, l'emplacement du centre de gravité des bâtiments tout armés. ses travaux sur la stabilité furent repris par Duhamel du Monceau dans son « Eléments de l'architecture navale » de 1758.
Malgré Son importance dans le domaine de l'architecture navale, cet ouvrage eut une influence limitée sur les constructeurs de cette époque, encore hermétiques aux notions mathématiques quand il s'agissait de construire un navire.
L'ouvrage est divisé en 3 livres:
Le premier contient des idées générales sur l'architecture navale et diverses remarques utiles. y sont définis les différentes espèces de navires, leurs principales parties avec leurs proportions, les 4 méthodes employées par les constructeurs pour tracer les couples des vaisseaux (à la plus grande largeur, aux extrémités de la quille), le moyen de mettre les navires à l'eau. Viennent ensuite des renseignements sur les apparaux (gouvernail, cabestan, mâture, cordage).
Le second livre montre le navire à flot, mais dans le port, en eaux calmes. Il présente des méthodes pour mesurer la carène, jauger les vaisseaux, déterminer le métacentre, le centre de gravité et rechercher les effets du roulis.
Le troisième livre, le plus important et le plus détaillé, considère le navire en mouvement. On y voit des considérations sur l'écoulement des fluides (l'eau sur la coque et le vent dans les voiles), la vitesse, le sillage, la relation entre la dérive et la direction du vent, les qualités de gouverne, la mâture, la voilure et les formes idéales pour bien gouverner et aller le plus vite possible.
(Réf: Abbé Anthiaume, « Le navire, sa construction en France et principalement chez les normands », Paris, 1922, in-8°).
Voir la biographie de Jean Bouguer à la description de l’ouvrage « De la méthode d’observer en mer la déclinaison de la boussole ».